C’est une évidence de poser que toutes les équipes professionnelles traversent des périodes de tensions. Elles les gèrent tout en continuant à assurer leur mission. Les problèmes rencontrés entraînent pourtant de la souffrance individuelle et/ou collective, ainsi que des dysfonctionnements au niveau de l’organisation du travail.
Ces tensions peuvent agir comme des stimulations à se surpasser, à resserrer les coudes et les rangs. Encore faut-il que les périodes ne soient pas trop longues et trop fréquentes. Au risque de voir s’installer un stress permanent, d’observer la perte de sens et d’efficacité des équipes face à leur mission, de constater un accroissement de l’absentéisme et de la souffrance au travail chez les professionnels.
A l’expérience, nous avons constaté que face à la pression, les équipes ont tendance à concentrer leurs forces dans l’action, elles passent en mode combat. Elles sont tentées de délaisser ainsi l’entretien de la dynamique relationnelle, la prise de recul, l’analyse et la stratégie d’intervention.
Si les situations complexes se succèdent, c’est alors une équipe fatiguée, voire épuisée, qui poursuit le combat … Les ressources de chaque membre n’étant pas identiques, des phénomènes de concurrence / comparaison risquent d’émerger faisant éclater les solidarités et les tensions, source d’agressivité chez certains, d’agitation, de suradaptation et de fuite chez d’autres. L’équipe entre alors dans une phase de crise lourde au cours de laquelle le repli accélère le processus d’usure. Absentéisme, burn-out, dépression, agressions … Certains professionnels en seront marqués à moyen terme, voire traumatisés.